Wednesday, June 26, 2013

Le Café en République Démocratique du Congo

Par M. Theo Alefe
PLANTATIONS DE MONTANDO
ISIRO, PROVINCE ORIENTALE, RD CONGO




Jadis, la République Démocratique du Congo était un grand producteur de café. Il produisait les 2 espèces connues. Soit 70% de robusta et 30% de l’arabica.

Les grandes régions de caféiculture étaient l’Equateur, la Province Orientale pour robusta le Bas-Congo et le Bandundu pour le robusta petit Kwilu. Par contre, l’arabica était plus planté dans les hauts plateaux de l’Ituri, le Nord et le Sud Kivu.

A présent, Il n’existe pratiquement plus de grandes productions de robusta, il y a certes de quantités négligeables que l’on trouve par ci par là. En ce qui concerne le café Arabica on en trouve un peu au Nord et Sud Kivu aussi en Ituri à des quantités qu’on estime à plus au moins 10.000T (ONC Mahagi, Beni, Goma) ; ce café est exporté vers les régions frontalières de l’Ouganda et du Rwanda.

Les grandes causes pour lesquelles la culture de café en RDC a été abandonnée sont notamment,

  • ·        La destruction des plantations par l’attaque de la trachéomycose. 
  • Les différentes guerres et rébellions
  • ·        La faiblesse des cours sur le marché international du café. Sur ce  point ci, il faut noter que la totalité de la production du pays était destinée à l’exportation, phénomène contraire dans d’autres pays tels que le Brésil, la Colombie ect…, qui pour eux 40% de leur productions étaient  destinés à la consommation locale. Ce qui a permis à ces pays de poursuivre la culture du café malgré la baisse de prix


PERSPECTIVES

Il est possible bien attendu que la RDC puisse redevenir un grand producteur du café robusta et arabica à l’instar des pays comme l’Uganda et l’Ethiopie qui sont aujourd’hui respectivement plus grand producteur  de robusta et d’arabica d’Afrique. Pour cela, la RDC détient plusieurs atouts notamment :

  • ·        Des superficies énormes des terres arables ;
  • Des quantités importantes d’eau douce ;
  • Un climat adapté à la culture des deux espèces arabica et robusta ;
  • Une main d’œuvre suffisante qu’il faudrait évidement bien encadrée et motiver


Actuellement, il ya une reprise timide des activités liées à la culture du café robusta dans la Province Oriental plus précisément dans le district de haut Uélé (initiatives de quelques operateurs privés). Le gouvernement Provincial de la Province Oriental a promit de s’impliquer dans la relance de la culture du caféier dans l’ensemble des 5 districts, et s’est aussi engagé à appuyer tous les projets y afférents. Nous  pouvons dire qu’avec  cet appui, la région des Uélé par exemple, pourrait redevenir productrice du café robusta dans les six prochaines années. Il est de ce fait souhaitable que le Gouvernement Central et les Gouvernements de chaque province où la culture de café était pratiquée autrefois, puissent s’impliquer effectivement à la  relance de cette culture. 

Pour y arriver. Il y a des préalables à respecter
  •  Accorder des facilités administratives pour l’acquisition des terres.
  • Appuyer les organismes chargés de recherche pour les nouvelles variétés trachéo-tolérant (ONC, INERA.)   
  • Sécuriser les entrepreneurs et leurs concessions dans les milieux ruraux
  • Créer et implanter des pépinières dans les zones de caféiculture
  • Appuyer les petits producteurs et leur fournir des matériels identifiés et sélectionnés à haut pouvoir germinatif provenant des centres de recherche de l’INERA. les initier à la bonne pratique culturale du caféier (par la vulgarisation et assistance des agronomes qualifiés……..)
  • Fournir du matériel aratoire pour l’entretien des plantations et les moyens  de transport pour l’évacuation des produits.
  • Appuyer le regroupement des paysans en association, coopérative, ou syndicats des planteurs de café.
  •  Installer dans chaque poste de regroupement de petits planteurs de café :


-          Des stations de lavage.
-          Des aires de séchage.
-          Des unités de décorticage et déparchage.
  •  Veiller à l’entretien permanent  des routes de desserte agricole.

Bref, si ces préalables sont respectés, nous pouvons espérer produire plus au moins à moyen terme : deux tonnes de café marchand par hectare et par an dans les régions du haut  et bas Uélé  plus précisément dans les vallées des rivières NEPOKO et BOMOKANDI.
La production serait d’une tonne à une demi par Ha/an dans les régions de la Tshopo, de l’Equateur et Nord Kivu.
Elle serrait (la production) de 500 à 800 kg de café marchand par hectare/an dans les régions du Bandundu et Bas –Congo. En ce qui concerne l’arabica planté dans les hauts plateaux de l’Ituri et Kivu, la production avoisinerait 800kg à 1000kg par hectare et par an de café marchand. Pour ce faire, il serait urgent que le Gouvernement Central et les Gouvernements provinciaux respectifs intéressés à la culture du caféier puissent mettre en place un programme bien étudier et bien élaborer pour relancer cette culture. Ce programme pourrait être défini dans un plan quinquennal commençant en  2014
  •   2014 : 1ère année création des pépinières.
  • 2015 : mise en place des plantules dans les champs.
  • 2016 : entretiens des superficies plantées.
  •  2017 : poursuite des entretiens des champs et construction des stations de dépulpage et de lavage, ainsi que  des aires de séchage  Installation des stations de décorticage et de déparchage de café
  • 2018 : 1ère récolte


La quantité totale de production de café marchand du pays dépendra des superficies totales des emblavures par zones de production ; tel que évoqué ci-haut ;

1 comment:

Unknown said...

This article was published by permission from Theodore Alefe Kyssiembo of Plantations de Montando, Isiro, Oriental Province, DR Congo